La mine Goldex fait appel à l’utilisation du site Manitou pour disposer de ses résidus miniers.
Le site Manitou fut exploité entre 1942 et 1979 laissant à l’abandon près de 11 Mt de résidus miniers générateurs de drainage minier acide. Les deux parcs à résidus n’ont eu une capacité de confinement suffisante et n’ont pu empêcher les résidus de se disperser dans le milieu. La rivière Bourlamaque a été atteinte par la contamination qui s’est faufilée, sur 6,5 km, le long du cours d’eau Manitou. Une superficie de 200 hectares a, de plus, été affectée par les résidus miniers et les autres contaminants résultant de l’oxydation des sulfures métalliques. L’érosion autant hydrique qu’éolienne a grandement participé à la dissémination et au drainage minier acide. Le site Manitou, localisé au sud-est de la ville de Val-d’Or, est considéré comme l’un des plus grands défis de restauration au Québec et le gouvernement a d’ailleurs souligné l’urgence d’agir. La compagnie détentrice du site ayant faite faillite, c’est le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles qui a hérité de site Manitou.
Le projet Manitou-Goldex a pour objectif de procéder à la réhabilitation du site Manitou en recouvrant ce dernier avec les résidus de la mine Goldex. Cette couverture de résidus d’une épaisseur minimale de 1 mètre permet d’élever la nappe phréatique et d’ennoyer complètement les résidus de Manitou afin de limiter l’oxydation des résidus sulfureux et la génération de drainage acide. De plus, les résidus produits par la mine Goldex sont sans sulfure et sans cyanure ce qui permet de neutraliser l’acidité des eaux interstitielles des rejets du site abandonné. Un pipeline de 23 km en provenance de la mine Goldex achemine les résidus vers le site Manitou. Un bassin de polissage a été aménagé pour accueillir les résidus avant de rejeter les eaux dans les quatre zones délimitées par des digues.
Trois des quatre zones ont complètement été restaurées alors que la plus grande (135 ha) était rendue à 35% de restauration à l’été 2015. Il est à noter que dès le début du projet, plus de 10 km de fossés de détournement ont été aménagés pour éviter en partie la contamination d’eau en provenance du bassin versant.
La fermeture officielle du site Manitou comprend également des travaux de revégétalisation du site, l’aménagement d’un marais ainsi que la restauration d’habitats fauniques. Le projet est estimé à 49 M$ et est financé par le gouvernement (35 M$) et la mine Goldex (14 M$).
Le projet Manitou-Goldex est un exemple innovant de gestion des résidus miniers et de réhabilitation de site. Il permet de réduire de façon significative les coûts de restauration. La participation financière d’Agnico Eagle correspond à la somme qui serait requise pour la construction d’un parc à résidus de 24 Mt métriques. Ainsi, l’État économisera ce montant grâce à cette entente historique signée en 2006. Les ressources naturelles habituellement utilisées pour la restauration (sable, gravier, argile, etc.) ne sont alors plus nécessaires en aussi grande quantité. L’utilisation de celles-ci est ainsi réduite au minimum tout comme le sera l’empreinte sur le territoire.
Cette initiative s’inscrit parfaitement dans une démarche développement durable.