Situées à 6 km au nord-ouest de la défunte municipalité de Joutel (1965-1998), les anciennes mines Eagle et Telbel ont fait l’objet de travaux de restauration. Alors que ce secteur se situe désormais sur le territoire de la Municipalité de la Baie-James, en Jamésie, il est difficile de reconnaître les sites miniers Telbel et Eagle. La végétation, semée il y a plus de 20 ans, s’est maintenue, et aujourd’hui, des arbres à maturité y poussent naturellement.
La mine comprenait deux sites avec installations minières : le site Eagle, où se trouvait la majeure partie des installations, incluant l’usine de traitement du minerai et le parc à résidus, et le site Telbel situé à environ 1,4 km au sud-est du site Eagle.
Ces mines d’or ont été en exploitation de 1973 à 1993. Le site Eagle a été exploité de 1973 à 1985 ; et le site Telbel de 1985 à 1991. Entre 1973 et 1991, la mine était principalement en opération souterraine. La zone Eagle-Ouest a été découverte au début des années 1990 et a été exploitée entre 1991 et 1993 via une fosse à ciel ouvert et en souterrain à l’aide d’une rampe sous la fosse.
L’exploitation minière a cessé en décembre 1993 pour l’ensemble des sites Eagle et Telbel. Les galeries souterraines ont été maintenues à sec jusqu’en juin 1995, en vue d’une éventuelle reprise des activités. Des essais d’usinage ont été réalisés à l’automne 1995 avec du minerai provenant d’une autre propriété de Mines Agnico Eagle. Une fois ces essais complétés, l’usine de traitement du minerai de même que le parc à résidus ont définitivement cessé d’opérer.
Les infrastructures de surface ont été démantelées entre 1996 et 2000. Toutes les ouvertures de mine en surface ont été obturées afin d’assurer la sécurité de la population. Les secteurs où se trouvaient les bâtiments et autres infrastructures ont été régalés, recouverts d’une couche de sol et remis en végétation en 2004, conformément à la Loi sur les mines.
Depuis la fermeture du site minier en 1993, Mines Agnico Eagle Ltée assure un suivi régulier de ce site. L’accent est mis sur trois aspects :
– La qualité de l’eau de surface ;
– La qualité de l’eau souterraine ;
– La stabilité des ouvrages de rétention.
Mines Agnico Eagle Ltée mesure la qualité de l’eau présente dans le parc à résidus, notamment à l’effluent de l’ancien bassin de sédimentation, ainsi que dans les fossés situés en périphérie du site. Les évaluations démontrent que la qualité de l’eau à l’effluent final demeure excellente, le pH de l’eau se situe autour de la neutralité et les concentrations en métaux demeurent basses, en deçà des limites permises.
Mines Agnico Eagle Ltée travaille activement à parfaire sa stratégie de restauration finale pour le secteur du parc à résidus. La minière expérimente un concept de couverture qui permettrait d’assurer la stabilité chimique du parc à long terme. Ce concept qui utilise des matériaux d’emprunt naturels avec cellules expérimentales a été soumis aux autorités gouvernementales en 2019. Afin de répondre aux dernières attentes des autorités, Agnico Eagle travaille à compléter la phase d’ingénierie détaillée du concept. Suivant l’approbation finale, les travaux de mise en place s’échelonneront sur une période de 2 à 3 ans. À cela s’ajoutent également des essais de revégétalisation et de reboisement afin de redonner au site son aspect naturel.
Lors des visites sur le terrain, plusieurs observations fauniques sont notées. En effet, le site est fréquenté par les canards, les cygnes, les bernaches, les grues, les sternes, les rapaces de même que par les castors, les orignaux, les loups, les renards, les campagnols et autres petits mammifères terrestres. Cette fréquentation, année après année, confirme la bonne qualité de l’eau dans le bassin et confirme également que l’habitat terrestre recréé est propice à la vie animale.
En 2008, l’entreprise a même eu la chance d’observer une famille de cygnes trompettes. Celle-ci s’est posée à nouveau au site en 2010 et la Société de loisir ornithologique de l’Abitibi a confirmé qu’il s’agissait de la première évidence de nidification de l’espèce au Québec depuis 150 ans.
Les efforts déployés pour favoriser et maintenir un habitat de qualité depuis la cessation des activités minières sont ici récompensés. Le suivi environnemental se poursuit toujours, près de 25 ans plus tard.