Niobec a instauré une stratégie de gestion intégrée de l’eau pour maintenir la qualité de son effluent, en mettant l’accent sur la concentration en chlorures. Considérant qu’il reste plusieurs années de vie au site, ce projet vise à garantir la conformité à long terme et à minimiser l’impact environnemental. Impliquant une collaboration étroite avec les parties prenantes, la stratégie mise en place comprend l’identification des sources de contaminants, le développement d’un modèle hydrique, l’évaluation prédictive des stratégies de gestion et la mise en œuvre de contrôles et de traitements. Les mesures incluent la construction d’une nouvelle usine de traitement d’eau, une gestion innovante des flux à haute concentration en chlorures et des initiatives de réduction de l’utilisation de l’eau.
Niobec a élaboré une stratégie de gestion intégrée de l’eau pour garantir en permanence la qualité de son effluent final, en se concentrant principalement sur la réduction de la concentration en chlorures. Cette stratégie découle de la présence généralisée de ce contaminant dans les flux naturels et industriels. Elle repose sur une compréhension approfondie de l’origine des contaminants, de leur transport par l’eau, et sur l’adoption de méthodes efficaces pour les éviter et les traiter. Le projet a été mené en collaboration avec les autorités fédérales et provinciales, les membres d’un comité de suivi ainsi que les différents acteurs de l’eau. Il comprend cinq étapes clés, notamment l’identification des sources de contaminants, le développement d’un modèle hydrique pour évaluer les effets des stratégies de gestion et l’intégration de mesures dans les pratiques opérationnelles quotidiennes. Des investissements, dépassant les 65 millions de dollars, ont été réalisés pour mettre en œuvre ces mesures telles que la construction d’une nouvelle usine de traitement d’eau et l’adoption de pratiques innovantes pour réduire les chlorures.
La problématique à l’origine de ce projet est liée à la conformité d’un test de toxicité aiguë sur Daphnia magna, communément appelé Daphnie (une espèce de petits crustacés planctoniques). Cette préoccupation a pris de l’ampleur avec l’introduction d’une modification au Règlement sur les effluents des mines, qui intègre désormais ce test comme paramètre d’évaluation de la toxicité aiguë. Les essais de toxicité, bien qu’indicateurs de l’impact général d’un effluent, ne sont généralement pas spécifiques à un contaminant. Ainsi, Niobec a adopté une approche basée sur une gestion intégrée de l’eau pour aborder cette problématique complexe.
L’identification précise des contaminants responsables de la non-conformité au test sur la Daphnie a été cruciale. Les chlorures ont été identifiés comme un facteur déterminant de cette non-conformité, provenant principalement de deux sources principales : l’halite présente naturellement dans le gisement et l’utilisation d’acide chlorhydrique dans le procédé de concentration du minerai. Une étude détaillée a également été menée pour modéliser l’évolution temporelle de l’apport en chlorures et de la consommation prévue d’acide chlorhydrique.
La gestion intégrée de cette problématique a permis d’identifier les flux à contrôler en priorité, à savoir les eaux d’exhaure (eaux évacuées par un moyen technique adéquat afin de permettre l’exploitation à sec de la mine) et les rejets du procédé de lixiviation du minerai. Des mesures de réduction à la source et de traitement ont été mises en place, telles que l’utilisation d’une technologie de désalinisation de l’eau par osmose inverse à ultra-haute pression et par évaporation, ainsi que le développement d’une méthode innovante de séquestration géologique des résidus de traitement.
Pour réduire l’apport en chlorures à la source, Niobec a éliminé l’utilisation des sels de déglaçage et a remplacé plusieurs produits contenant des chlorures par des produits sans chlorure. Ces efforts, combinés à une gestion rigoureuse des fuites et des valves d’eau dans la mine souterraine, ont permis d’optimiser les retombées de cette approche de gestion intégrée, ce qui réduit l’impact environnemental de manière significative.
À la suite de la mise en œuvre de leur stratégie de gestion intégrée de l’eau, Niobec a constaté une nette amélioration de la qualité de leur effluent final. Les concentrations en chlorures, auparavant entre 6500 et 7000 mg/l, sont désormais maintenues entre 2900 et 3100 mg/l, assurant ainsi la conformité aux normes de toxicité sur la Daphnie. Cette réussite est d’autant plus remarquable compte tenu des défis opérationnels rencontrés, démontrant la résilience de leur approche.
De plus, leurs efforts ont également conduit à une réduction significative d’autres contaminants tels que les fluorures et le phosphore, grâce à des mesures de réduction à la source et à la séquestration géologique des rejets. Cette approche holistique garantit un contrôle rigoureux de l’ensemble des contaminants, dépassant ainsi les attentes par rapport à une approche classique axée uniquement sur l’élimination des chlorures.
À long terme, ils anticipent une amélioration continue de la qualité globale de leur effluent final, ce qui témoigne de l’efficacité et de la durabilité de leur approche intégrée. Ces résultats confirment leur capacité à maintenir la conformité aux normes de qualité de l’eau tout en assurant une agilité opérationnelle dans les années à venir.
Le projet offre un potentiel remarquable dans la manière d’aborder la gestion de la qualité des effluents industriels. Bien que les défis spécifiques rencontrés ne soient pas universels, la méthodologie et les résultats obtenus peuvent servir de modèle pour d’autres sites miniers. La participation active de diverses firmes d’ingénierie a permis le développement d’une expertise partagée, susceptible d’influencer positivement la conception de solutions intégrées dans le secteur minier.
Au sein de Niobec, le projet a profondément impacté l’engagement des travailleurs envers la qualité de l’eau et l’environnement, devenant ainsi une composante intégrale de leur réalité opérationnelle quotidienne. De plus, l’entreprise envisage de promouvoir ce projet auprès des autres industries de la région, espérant ainsi étendre ses retombées positives et encourager l’adoption de pratiques similaires.
Le rayonnement du projet se manifestera, notamment à travers des campagnes de communication prévues pour sensibiliser le public à la gestion de la qualité de l’eau. Des activités de collaboration avec le comité de bassin versant local sont également envisagées pour renforcer l’impact du projet sur la communauté et favoriser le partage d’informations transparentes avec toutes les parties prenantes concernées.
La contribution au développement durable de ce projet est alignée avec les attentes du protocole d’intendance de l’eau de l’initiative TSM, en particulier avec les indicateurs 1 à 3. La stratégie de gestion intégrée de l’eau qui repose sur un cadre de gouvernance clair et des responsabilités bien définies, essentiels pour garantir la légitimité des décisions prises et assurer la durabilité de la stratégie dans le temps. Ce cadre inclut, notamment un suivi rigoureux des risques liés à la qualité de l’eau permettant d’ajuster les mesures en cas de changements significatifs.
De plus, l’implication active de Niobec auprès de l’organisme de bassin versant local et du comité de sous-bassin-versant local a permis de développer des méthodes de gestion en accord avec les préoccupations des acteurs de l’eau, tout en tenant compte des impacts sur l’ensemble du bassin versant, et non seulement sur la qualité de l’effluent final.